Une femme pelerin

Une femme pelerin

Impossible de séjourner au Tibet sans visiter un monastère ou rencontrer un pèlerin achevant un kora[1]. Il n’y a aucun doute : la religion tient une place centrale dans la vie quotidienne des tibétains. Notre séjour fut donc placé sous le signe du Bouddhisme tibétain!! Il ne s’est pas passé une journée sans que nous ne mettions les pieds dans un monastère ! On sent déjà l’auréole et les petites ailes pousser.

En revanche, nous ne sommes pas revenus beaucoup plus éclairés sur le panthéon bouddhique !! Là où les Chrétiens se contentent d’un Dieu et d’un Jésus, les bouddhistes ont déjà besoin de 3 Bouddhas : celui du passé, celui du présent et celui du futur !!! A cela s’ajoute un nombre impressionnant de protecteurs divers et variés, de rois et princesses déifiés. Et j’en passe !!

Boudha

Boudha

Lorsqu’on entre pour la première fois dans un monastère, la première impression est d’abord olfactive. L’air est empli d’un mélange d’odeurs d’encens et de bougies. La particularité de ces dernières : leur alimentation à base de beurre de Yak ! Chaque pèlerin se promène d’ailleurs à cet effet avec un sachet de beurre de Yak. Dans chaque chapelle il peut ainsi contribuer à entretenir le flamboiement des bougies. Cela explique aussi la présence nombreuse de marchands spécialisés dans la vente de beurre de Yak sur les marchés ou aux abords des monastères.

D’une façon générale, les monastères ont énormément souffert lors de la révolution culturelle. La plupart ont subi de gros dommages du fait des exactions des gardes rouges et sont ensuite restés un long moment sans entretien. C’est seulement récemment que beaucoup d’entre eux ont été rénovés. Leur apparence est de ce fait très contrastée. Souvent les temples dédiés à la prière sont resplendissants, alors que les aires d’habitation restent très rudimentaires.

Nous avons pu observer deux monastères aux modes de reconstruction bien différents. Le premier, situé au bord du Lac Nam-Tso, est appuyé à une falaise et de taille très modeste. Ici, ce sont les quelques moines qui entreprennent eux-mêmes les travaux de rénovation et d’embellissement de leur monastère. Ils vont même jusqu’à fabriquer leurs meubles et leurs objets de cultes, de petites statuettes, qu’ils décorent eux-mêmes.

Les moines dansants

Les moines dansants

A l’opposé, le monastère de Drigung Thil, un monastère important appartenant à l’ordre des Karmapa, un ordre monastique essentiellement consacré à la méditation. Ici, ce ne sont pas des moines mais des laïcs qui prennent en charge la rénovation. Et parmi eux, il n’est pas rare de trouver des enfants d’une douzaine d’année, qui, eux, ne sont pas là pour méditer ou danser mais pour porter des pierres !

Les monastères sont souvent organisés de façon semblable. Au centre se trouve le temple principal. En son milieu, plusieurs rangées de coussins sur lesquels s’assoient les moines pour les prières et parfois aussi les repas. Autour de cet espace, s’alignent de multiples chapelles dédiées chacune à des divinités différentes et toutes illuminées de petites bougies. Il n’est pas rare qu’un monastère abrite plusieurs temples en son sein. Autour de ceux-ci se trouvent les collèges d’habitation des moines. Des Stupas viennent aussi enrichir les monastères. Ce sont à l’origine des tombeaux de personnages importants. Ils sont le plus souvent blancs et d’une forme approchant celle des tours du Kremlin ! Toutefois, les lamas importants ont droit à un tombeau plus travaillé, recouvert d’or et incrusté de pierres précieuses. Les plus beaux exemples, que nous ayons vus sont naturellement ceux des Dalai-lamas au Potala et ceux des Panchen-lamas à Tashilunpo.

[1] Chemin de prière entourant chaque monastère.

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